Le vrac, les emballages… Comment limiter l’empreinte environnementale de notre alimentation ?

En bref : Coût environnemental, enjeu de recyclabilité…  L’emballage des produits alimentaires suscite de plus en plus de questions... Pour autant, il reste encore indispensable pour de nombreux produits, afin d'éviter le gaspillage et assurer notre sécurité alimentaire.

Alors, comment minimiser notre impact environnemental ? Au delà du vrac, peut-on aussi optimiser nos emballages ?

Aujourd’hui, la technologie, la législation, le nombre d’acteurs en quête de nouveaux débouchés, les capacités des centres de tri pour mieux sélectionner les déchets sont en perpétuelle évolution.
Dans l’univers de l’emballage, chaque jour est un nouveau monde. A nous de constamment nous adapter.

S’il est un sujet qui préoccupe de plus en plus de monde, c‘est bien celui des emballages ! 

Plastique, carton, carton plastifié, sans oublier les encres souvent toxiques aux couleurs pétantes… Nous sommes nombreux à déplorer que la taille de l’emballage surpasse souvent celle du produit à l’intérieur. 

Face à cette prise de conscience,  la vente en vrac se développe fortement en France. Initiée par les circuits bio spécialisés, elle se généralise aux grandes surfaces et certains magasins s’engagent maintenant dans le 100% vrac. Serait-il la solution ? 

Le Vrac pourrait-il devenir la norme ? 

Les vertus du Vrac

Le vrac permet incontestablement de limiter les emballages, spécialement lorsque le consommateur se rend en boutique avec son propre contenant. Dans le cas contraire, les commerces proposent systématiquement des petits sachets en Kraft pour transporter les aliments, plus durables que le plastique. En achetant en vrac, on fait également le choix de la quantité que l'on désire ce qui limite le gaspillage à la maison. 

Attention en revanche aux sirènes du Zero Waste... 

Beaucoup de propositions de vrac livrées à domicile se disent "zéro déchet". Pourtant, assez peu d’entre elles mettent en place des contenants consignés. Par exemple, lorsque l'on reçoit du vrac emballé dans une pochette kraft bien souvent doublée de plastique, on s'éloigne vite du zéro déchet. D'autant plus, quand on considère que ces produits sont emballés dans un carton et des cales jetables, même si le tout est recyclable. 

Par ailleurs, les contenants de plusieurs kilos permettant de remplir les silos de vrac sont presque toujours en plastique. Il est donc judicieux de pousser la réflexion sur la politique de recyclage de l’entrepôt, car c’est aussi à ce niveau que l’on peut réduire la production de déchets.

Le vrac ne convient pas à tous les produits

Si pour certains consommateurs, les habitudes d’usage et la praticité du vrac restent un frein, la fragilité de certains produits (viande, produits frais, liquides), très sensibles aux contaminations, jouent un rôle important dans l’existence des emballages. Certains gardent donc bien leur utilité, reste à savoir comment les optimiser. 

Qu'en est-il des emballages ? 

Un coût environnemental et une potentielle source de contamination

Qu’il soit recyclable ou non, l’emballage présente un coût environnemental non négligeable.. Il nécessite des matières premières (issues du pétrole dans le cas du plastique), de l’énergie pour sa fabrication, d’énormes quantités d’eau pour certains comme le carton. Il augmente le coût carbone du transport des produits car il les alourdit et représente finalement un coût lorsqu’il n’est plus utile. Et ce, même lorsqu’il est recyclable.

L’emballage peut aussi être source de contamination : métaux lourds dans les encres d’impression, absorption des phtalates contenus dans certains plastiques par les produits gras qu’ils emballent, cartons humides qui vont favoriser la prolifération des bactéries...

Pour autant, dans le cas de certains produits, il reste encore indispensable. 

L’utilité sanitaire et anti-gaspi de l’emballage 

Pour les liquides : compotes, yaourts et autres préparations fluides, ce n’est pas tant la question de l’utilité de l’emballage (assez évidente) qui se pose que celle de sa nature (verre ou plastique, emballage individuel ou en grande quantité, neutralité chimique, capacité à être recyclé, résistance à la chaleur, aux chocs, poids...).

Les choses sont différentes pour les fruits et légumes. Nous sommes habitués à les voir en vrac sur les marchés et même dans les grands surfaces. La présence de plus en plus fréquentes d’emballages nous laisse donc, à juste titre, perplexes. Sont-ils vraiment utiles ?

En vérité, les emballages des produits servent à limiter plusieurs risques, dont  :

  • la détérioration du produit suite à un choc
  • le transfert de goût et d'odeur parasite d’un produit à un autre
  • l’altération par l’air, l'oxygène ou -à l’inverse- le manque d’air (moisissures)
  • la contamination par des germes, des insectes ou des substances extérieures
  • la fragilisation ou perte de qualité du produit du fait de variations de température

Ils permettent ainsi de rallonger la durée de vie de produits périssables et évitent le gaspillage alimentaire entre la récolte (ou la production) et la consommation. La question de leur utilisation est donc loin d’être une problématique isolée mais bien l’un des paramètres à prendre en compte dans l’impact écologique de notre alimentation.

Trouver le point critique pour limiter l’impact environnemental

Beaucoup de graines ou certains type de farine vont rapidement développer des insectes s’ils ne sont pas conditionnés dans des sachets scellés.

Nous sommes ainsi rapidement confrontés à une question d’optimisation : déterminer le bon équilibre entre l’impact du gaspillage alimentaire et l’impact environnemental de l’emballage. 

Et le recyclage ? Miracle ou mirage ?


Qu’est ce que la valorisation ? 

D'un point de vu environnemental, rappelons-nous que recycler (ou valoriser) un packaging n’est jamais neutre car le processus industriel est consommateur d’énergie. La valorisation des déchets permet d’obtenir à partir de déchets : de l’énergie quand on les incinère (valorisation énergétique), un autre produit quand on les recycle (valorisation matière). Ainsi, dans la boucle du recyclage, seule la "valorisation matière" est prise en compte.


Pourquoi devrait-on parler de valorisation plutôt que de recyclage ? 

Un packaging dit recyclable ne veut pas dire que le/les matériaux utilisés seront réemployés dans un autre produit (valorisation matériaux). La mention “emballage recyclable” ne garantit pas tout !

En effet, généralement, le terme recyclage est mal utilisé. Les déchets qu’on met dans les poubelles jaunes sont souvent valorisés mais pas tous recyclés. Certains seront incinérés, d’autres recyclés, d’autres encore enfouis s’ils ne peuvent pas être valorisés. Pour recycler un déchet, il faut qu’il passe par un circuit de traitement bien spécifique afin d’être identifié et trié.  

Ainsi, pour concevoir un emballage dont l’empreinte environnementale est vraiment minimisée, l'idéal est de s'appuyer sur les filières de valorisation existantes. La filière des bouteilles en plastique en est un bon exemple : 61% sont valorisées pour fabriquer d’autres bouteilles plastique.

Plastic bashing : à tort ou à raison ? 

89,3% des consommateurs sont inquiets de leur impact environnemental (source Vitagora)...et 62% se déclarent même prêts à payer plus cher pour un produit conditionné dans un emballage sans plastique (sondage Tipa Corp, septembre 2018).

Une inquiétude légitime puisque la part des emballages à base de plastique dans l’agroalimentaire s’élève à 98% et que, contrairement au verre, au carton, ou au métal, le plastique est encore difficile à trier et à recycler. Seuls quelques plastiques spécifiques comme le PET (bouteilles d’eau) et le PEHD (bouteilles de lait) sont associés à des filières de recyclage relativement efficaces.

Ainsi, c’est seulement  26,5% du plastique consommé en France qui est aujourd’hui recyclé.

Mais quels sont les réels enjeux du plastique ? 

La production de plastique est polluante

Le plastique est un matériau issu de matières premières fossiles : pétrole, gaz ou charbon. Les étapes d’extraction de ces matières premières ainsi que leur transformation sont longues et complexes et nécessitent une grosse consommation d’énergie et d’eau. La production du plastique est donc polluante.

Ces matières premières ne sont pas renouvelables et se font de plus en plus rares. Il faut donc aller les chercher toujours plus loin, avec des procédés de plus en plus complexes. Il est donc important de trouver des alternatives car ces matières premières pourraient disparaître si on continue à les exploiter.

Le plastique est souvent mal recyclé

  • Le plastique est souvent mal trié par nous consommateurs, faute d’information. 37% des Français se déclarent insuffisamment informés et le taux de recyclage pour les bouteilles plastiques reste insuffisant : seulement 57% en 2017 (deuxième observatoire du Geste de tri Citeo)
  • Il est composé de plusieurs plastiques ou matériaux , qui, dans l'impossibilité d’être séparés, ne peuvent pas être recyclés
  • Il n’existe pas de filière pour recycler tous les différents types de plastique aujourd’hui, souvent car le coût du recyclage est supérieur au prix auquel le plastique serait vendu après traitement
  • L’emballage est souvent trop petit pour être trié sur les ligne de tri : tout ce qui est inférieur à un diamètre de 5 cm ne sera pas trié. 


Le plastique ne rentre pas encore dans une boucle infini comme le verre et le métal

  • Seul le PET peut être recyclé pour refaire un emballage alimentaire. En effet, la législation, comme la technologie, ne permettent pas d’assurer une niveau d’hygiène suffisant pour refaire un plastique propre (on le sait peu mais c’est la même chose avec le carton). 
  • Le plastique n’est recyclable que 8 fois.  Au fil du temps, ses propriétés se perdent. 

Le plastique est source de pollution au moment de sa décomposition

Lorsqu'il n'est pas recyclé, le plastique met un temps extrêmement long à se décomposer. Sa décomposition entraîne la libération d’éléments résiduels très toxiques et non biodégradables qui sont issus d’additifs utilisés lors de la production du plastique. Ces particules polluent ainsi eau, sols et chaînes alimentaires.

En attendant, quelles alternatives pour demain ? 

Le verre et la consigne, solution pour beaucoup de produits ?


Le verre semble être le matériel qui résout tous les problèmes posés par la plastique :

  • origine naturelle de la matière première : le kaolin 
  • recyclage à l’infini 
  • un taux de recyclage déjà très élevé à 78%
  • la possibilité de réutiliser les emballages en les lavant 
  • coté santé, aucune migration ! 


Combiné à la consigne, la recette semble magique !

En effet, le premier impact environnemental du verre vient de sa fabrication. Plus on le réutilise, plus on fait baisser son empreinte environnementale.

Oui, mais une étude menée par l’ADEME montre que la vérité n’est pas aussi transparente que nos bocaux de cuisine… Selon elle,  le système avec consigne présente des bénéfices environnementaux potentiels par rapport au système sans consigne (comprendre le recyclage du verre pour en faire des neufs) lorsque la réutilisation des bouteilles est élevée, que le lavage est optimisé avec une faible consommation d’eau et d’énergie et lorsque les distances de transport sont « modérées », avec de préférence un lavage réalisé sur le site de conditionnement, c’est-à-dire « internalisé » pour diminuer les distances de transport. (1)

Ainsi: “Pour une distance de maximum 200 km, il faut 12 à 14 utilisations pour que le système avec consigne soit plus performant que le système sans consigne sur 6 indicateurs. Pour une distance supérieure à 1 800 km, même avec 20 utilisations, le système avec consigne n’est pas plus performant que le système sans consigne. “(1)

L’emballage biodégradable : ça pollue moins ? 

Avec l’emballage biodégradable, l’idée est simple : s’en débarrasser après son utilisation en minimisant son impact sur l’environnement.  Toutefois, là encore, les choses sont complexes. 

Les plastiques biodégradables sont censés se dégrader en éléments simples (carbone, hydrogène, oxygène…). Ils le sont cependant dans des conditions bien spécifiques de compostage industriel (température à 60°C et humidité bien précise). Rien à voir donc avec les déchets organiques (déchets alimentaires, déchets verts) qui sont dégradables dans des composteurs domestiques (T 25°C). 

Aujourd’hui la problématique de ces emballages est donc leur tri par les consommateurs pour qu’ils atterrissent dans la bonne filière. Dans le cas contraire, ils constituent des perturbateurs dans les cycles de recyclage et, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ont un impact plus grand qu’un plastique d’origine fossile recyclable. 

Or pour ces types d’emballage,  les filières de tri sont à l’état embryonnaire en France : seulement 5,8% des biodéchets sont ainsi collectés. Et il reste un flou sur ce qui est accepté dans les collectes : seulement les déchets pour le compostage domestique ou également ceux du compostage industriel. 

Alors, en tant que distributeur, comment alléger son impact dès aujourd’hui ? 


1- Favoriser la consigne sous certaines conditions

En s’assurant un taux de réutilisation des bouteilles élevé, un lavage avec une faible consommation d’eau et d’énergie et des distances de transport modérées, en privilégiant un lavage réalisé sur le site de conditionnement. 

2- Concevoir des packagings où les filières de tri permettent de valoriser les matériaux dans d’autres produits

La filière papier accepte aujourd’hui tous les packagings qui ont un taux de papier supérieur à 50%. Cependant, le plastique extrait de cet emballage suite à la séparation du papier et du plastique n’est souvent pas recyclé et sera incinéré. L’enjeu est de maximiser la recyclabilité et l’employabilité de tous les matériaux utilisés. 

Chez Omie, nous testons des packaging innovants notamment à base de papier qui remplace les films plastiques. On privilégie ainsi le carton, le papier, le verre, le métal, le Tetra Pak, et si besoin le PET recyclé ou le PEHD.


3- Favoriser les matériaux déjà recyclés et minimiser l’impact de l’origine des matières premières des packagings

Pour diminuer l’impact d’un emballage, l’un des premiers leviers est de réintégrer des matières recyclées. Cela permet ainsi d'économiser de l’énergie et d’éviter l’émission de gaz à effet de serre. 

Pour Omie : Tout emballage est un déchet, qui recyclable ou non a un impact sur l’environnement. Le meilleur déchet qui soit est donc celui qui n’a pas été produit. En fonction de la nature des produits, des contraintes de conditionnement et de transports, nous tacherons donc toujours de réduire au maximum la quantité d’emballage dans nos produits.

Nos engagements
- Vous livrer dans des caisses consignées qui ne demandent aucune utilisation de matériaux jetables de calage ou de protection
- Favoriser la consigne dès que le lieu de production est proche du lieu de consommation
- Réduire la quantité d'emballage et limiter notre communication produit sur le packaging
- Tendre vers des emballages 100% recyclables et valorisés par les filières de tri actuelles (favoriser le verre recyclé, le métal recyclé et les emballages papier)